Chemirat halachone, halakha du Hafets ‘Haim (halakha pour la refoua)

par mazaltop

hafetz haimLachone ara, définition

Le terme de lachon ara’ (littéralement, mauvaise langue) s’applique à toute parole péjorative ou susceptible de nuire à une autre personne. N’importe quel propos diffamatoire représente du lachon ara’ même s’il ne peut causer absolument aucun tort.

Tous propos susceptibles de causer un préjudice à quelqu’un d’autre – au plan financier, matériel, moral ou autre – constitue du lachon ara’, même s’il n’a rien de diffamatoire.
(On notera que le terme lachon ara’ se rapporte à des propos médisants ou susceptibles de nuire, mais véridiques. Des propos mensongers ou inexacts sont désignés par les termes hotsaath chem ra » diffamatoire.
Source l’étude quotidienne des lois du langage

SEFER CHEMIRAT HALACHONE

LE 19 SIVAN QUÊTE DE VERITE OU DISPUTE PERSONNELLE ?

La Michna oppose la querelle pour la cause de D… . – ma’hlokèt lechèm chamayin – à celle qui ne l’est pas (Avot 5,20). La première est caractérisée par la polémique entre Hillel et Chamaï : elle a donné naissance à certaines divergences d’opinion halakhiques qu’on étudie de génération en génération avec vénération et qui sont considérées comme une partie intégrante de la Loi Orale.
La seconde est caractérisée par la révolte de Kora’h ; sa lutte personnelle contre prématurée et une honte éternelle.
Comme le note ‘Hafèts ‘Haïm dans la préface du séfer ‘Hafèts ‘Haïm, celui qui alimente une querelle transgresse l’interdiction d’être ‘’ comme Kora’h et son assemblée’’ (Bamidbar 17,5 ; voir Sanhédrin 110a.)
Pour un Juif, la divergence d’opinion dans la recherche commune de la vérité fait partie de la dynamique de l’étude. Peuple d’esprit qui réfléchit, les Juifs brassent continuellement des idées.
En revanche, les prises de bec personnelles, la jalousie et la rivalité sont un signe de manque de maturité et de faiblesse. Ces dispositions d’esprit n’ont pas leur place dans le monde du Juif. (enfin elles ne devraient pas NDLR 🙂  )
Toute la difficulté, c’est de ne pas transformer une rivalité personnelle en querelle idéologique.
Kora’h avait sa philosophie lui aussi : ‘’ Toute la communauté, oui, tous sont saints ! Pourquoi donc vous érigez-vous [vous, la famille de Aharon et ses descendants, les kohanim] en chefs de l’assemblée, ‘’ (Bamidbar 16,3).
Nos sages enseignent que les arguments de Kora’h avaient leurs racines dans la jalousie, née de la déception de n’avoir pas été choisi comme prince de la famille de Lévi.
Avant de s’embarquer dans une campagne idéologique quelconque, il faut s’interroger pour savoir honnêtement si c’est réellement la vérité qu’on a tant à cœur ou s’il ne s’agit pas plutôt d’une querelle personnelle, travestie en conflit idéologique…
Un conflit idéologique ne doit pas conduire à de l’animosité personnelle. Lorsque des érudits en Torah ne sont pas d’accord, leur polémique porte sur des principes mais ne se situe jamais au plan personnel.
Lorsqu’un érudit s’engage dans une polémique, ses disciples doivent veiller à ne pas se mêler d’affaires qui ne sont pas leurs et, en tous cas, éviter de salir la réputation ou d’éprouver de la haine personnelle à l’égard de son antagoniste.

LE 17 SIVAN CACHEROUT

La cacherout est un domaine d’informations constructives extrêmement délicat.
Émettre un doute sur la qualité d’un hekhchet (garantie rabbinique de cacherouth) qui n’est pas fondé sur des informations certifiées représente du lachon ara’. Si on a des raisons de soupçonner qu’un hekhcher n’est pas aussi bon qu’il devrait, on doit en discuter avec un Rav compétent, qui pourra conseiller l’attitude à adopter.
Cependant, même si un Rav déconseille de se fier à un certain hekhcher, cela ne signifie pas nécessairement qu’on ne peut pas s’y fier du tout.
C’est le Rav de la communauté qui devrait décider si ses fidèles peuvent faire confiance à un hekhcher donné, ou bien les adresser à un possek (autorité halakhique) compétent qui tranchera la question.
Lorsque le doute porte sur un produit fabriqué par un Juif orthodoxe qui garantit la cacherouth de ce qu’il fabrique mais n’a pas de surveillance rabbinique, il faut se montrer extrêmement prudent avant de déclarer ce produit non cacher.
Le Rav ou le possek locaux seront seuls en mesure de trancher, après avoir pris tous les facteurs en considération. Il est très grave de causer la fermeture du commerce d’un autre Juif, et le souci de l’éviter a peut-être plus de poids que le respect des ‘houmroth (exigences halakhiques facultatives) observées d’habitude par la communauté.

ETUDE DU 20 YIAR

En résumé

Il est permis de rapporter des informations péjoratives sur une personne :
1. Pour l’aider, ou
2. Pour aider tous ceux à qui elle risque de faire du tort, ou
3. Pour mettre fin à une grave querelle, ou
4. Pour permettre à d’autres de tirer les leçons de ses erreurs.
Si :

  • Ce qu’on dit est fondé sur une information de première main et une enquête rigoureuse, et
  • Il est certain que cette personne est dans son tort, et
  • On a parlé avec elle mais elle refuse de changer, et
  • Ce qu’on va dire est juste et précis
  • L’intention, en parlant, est strictement constructive (et il y a une certaine chance d’arriver au résultat souhaité, et
  • Il n’y a pas d’autre moyen d’arriver à ce résultat, et
  • Les propos qu’on tient ne causent pas de tort.

Les exemples que nous allons voir à présent (de même que ceux que nous verrons dans la section rekhilouth [commérages) vont servir à clarifier l’application de ces conditions.

ETUDE DU 21 YIAR : Aider les autres à devenir meilleurs

La première catégorie d’intentions constructives justifiant de transmettre des informations péjoratives, c’est d’aider la personne dont on parle. Beaucoup de gens ont tendance à ignorer la mauvaise conduite sous prétexte qu’il faut ‘’ laisser vivre les autres’’. Voyons d’abord pourquoi la torah n’accepte pas cette attitude.
Personne ne naît parfait. L’homme a pour objectif de changer, de s’élever, d’aspirer à la perfection morale et spirituelle. Nous voudrions tous nous débarrasser de nos défauts, et tout le monde souhaite sincèrement être bon. Ce qui rend la chose difficile, c’est que nous sommes aveuglés par nos défauts. Nous perdons de vue nos véritables objectifs ou nous nous efforçons de trouver une justification à notre conduite, au point que nous ne savons plus faire la différence entre le bien et le mal.
L’un des dons les plus précieux que D… nous ait accordés, c’est notre entourage : nos amis, notre famille et tous ceux qui sont assez proches de nous pour se soucier de nous, mais assez éloignés pour rester objectifs. En s’abstenant de parler franchement, de faire une remarque ou de donner un conseil, on se prive les uns les autres d’outil de perfectionnement.
Nous avons au contraire le devoir d’intervenir et, au besoin, de faire intervenir une personne susceptible d’aider l’autre à vaincre les défis de l’existence. En se retenant de parler lorsqu’il le faudrait, on ne garde pas sa langue, on prive l’autre de la bouée de sauvetage qui pourrait l’aider à devenir meilleur.

ETUDE 13 CHEVAT : LA MOQUERIE

Une autre cause profonde de lachon hara’, c’est la moquerie. Certaines personnes sont habituées à se moquer de tout et de rien et ils s’associent à ceux qui leur ressemblent. Pour eux, rien de plus naturel que de se moquer des autres et de les dénigrer. Celui qui veut se purifier doit réfléchir à cette grave faute.
Nos Sages enseignent que les moqueurs sont un des quatre groupes qui ne mériteront pas d’accueillir la Présence Divine (Sotch 42a). Outre ses propres fautes, le moqueur se rend coupable de faire fauter ceux qui s’associent à ses propos railleurs. Or on sait qu’il est extrêmement grave de faire faire des fautes aux autres et que D…refuse d’aider ceux qui en sont coupables à se repentir (Avot 5,8).
En outre, celui qui perd son temps sans rien faire, même s’il ne commet pas de péchés, gaspille un temps précieux qu’il aurait pu employer pour étudier la Torah et accroître ses mérites pour le monde à venir. Selon Rav Nehraï, le verset  » … car il s’est moqué de la parole de D… » (Bamidbar 15,31) s’applique à celui qui aurait l’occasion d’étudier la Torah et ne le fait pas (Sanhédrin 99a).
Quelle honte devrait éprouver un homme qui passa des heures entières en compagnie de moqueurs ! En s’abstenant de propos interdits, il mériterait la VIE ETERNELLE car, comme le dit le Midrash, pour chaque instant qu’un homme se retient de dire des choses interdites, il mérite une lumière cachée qu’aucun ange ne peut concevoir……..

ETUDE DU 7 CHEVAT UNE RECETTE POUR LA REUSSITE

La parabole suivante aidera à comprendre comment le vrai bita’hon aide à éviter les querelles dans le monde des affaires:
Un père distribue le repas familial à ses fils assemblés autour de la table. A ce moment, un des fils étend la main et s’empare de la part de son frère. La victime, voyant que son frère n’a pas l’intention de la lui rendre, va trouver son père au bout de la table et lui explique la situation.  » Je suis sûr que tu ne voudrais pas que je me querelle avec mon frère  » dit-il.  » Je te demande donc simplement une autre part.  » En entendant cela, le père embrasse son fils et lui tend une portion plus grande que la première.  » Que ton sot de frère garde l’autre !  » dit-il.  » La prochaine fois que nous serons attachés ensemble, tu recevras une double part, et lui, il ne recevra rien ».
Qu’aurait été la réaction du père si le fils avait insulté son frère et s’était précipité sur lui pour reprendre son dû ? Il ne aurait conçu beaucoup de peine, et dit : « J’aurais préféré te donner une autre part que te voir te battre contre frère pour des broutilles ! »
Lorsqu’un Juif porte préjudice à ‘un autre et refuse de cesser ses pratiques, D… préfère certainement que la victime s’adresse à Lui pour Le supplier de remplacer ses pertes, car il prouve ainsi sa confiance en D… et son désir de poursuivre la paix.
Cette confiance sera récompensée par la réussite encore plus grande.
Mais, tout comme le fils peinerait son père en se querellant avec son frère, il ne fera guère plaisir à D… en se querellant avec son rival.
Source l’étude quotidienne des lois du langage.

ETUDE DU 6 CHEVAT : Un mérite infini
Comme nous l’avons déjà dit, pour arriver à la chemirat halachone, il faut d’abord acquérir le bita’hone, la confiance an D…, afin de ne pas laisser abattre lorsqu’on subit une peine ou un préjudice. Le cas échéant, si on possède le bita’hon nécessaire, on se gardera de dire des choses médisantes sur le coupable, de se quereller avec lui ou de lui faire honte et on aura confiance que D… remplacera les pertes comme Il le juge bon.
Le Talmud dit :  » Lorsqu’un homme met sa confiance en D…, il mérite que D…, soit son refuge dans ce monde et dans l’autre » (Mena’hoth 29b). Cette promesse est valable pour tous ceux qui ont confiance en D…, même si cette confiance ne provient pas du seul désir d’honorer Son nom. On la méritera donc sûrement lorsqu’on s’abstient d’une querelle pour éviter de dire du lachon hara’. Quant à celui qui se retient de rendre  » mesure pour mesure » afin de ne pas profaner le nom de D…, et place sa confiance en Lui, il mérite certainement une récompense infinie.
Source l’étude quotidienne des lois du langage.

ETUDE DU 14 TEVETH L’UNITE DU PEUPLE D’ISRAËL
Le Samg (9) rapporte une belle idée trouvée dans le talmud Yerouchalmi (Nedarim 9,4)
Un homme marche en chemin lorsque, soudain, l’un de ses pieds butte contre l’autre et le fait trébucher ; le voilà par terre, couvert de bosses et d’égratignures. Songera-t-il à se venger du pied  » coupable  » au lieu de panser ses blessures ? En voudra-t-il à ce pied ? Sûrement pas, car ses pieds, tout comme ses mains ou son visage sont des parties d’un seul et même corps, le sien.
Ce qu’il devrait faire, c’est réfléchir un peu et comprendre que ce sont ses fautes qui l’ont fait trébucher.
Il en est de même lorsqu’un voisin nous refuse le service demandé, nous blesse ou nous met dans l’embarras : il n’y a pas lieu de se venger ou de lui garder rancune. Car qui sommes-nous et qui est notre prochain ? Nous venons de la même source, comme il est écrit :  » Qui est comme Ton peuple d’Israël, une seule nation sur terre ?  » (Divrei Hayamim I, 17,21).
La Torah dit :  » Toutes les personnes de la maison de Yaacov qui vinrent en Égypte, furent en tout soixante-dix » (Béréchit 46,27).
Personnes, en hébreu, se dit nefechoth. Mais c’est le singulier, nefech, qui est employé ici car, dans le Ciel, toutes les âmes du peuple d’Israël ne font qu’une entité. Chacun, tout en faisant parie d’un tout, possède son indépendance et sa personnalité distincte, à la manière d’un corps qui est un tout mais qui est composé d’éléments distincts qui possèdent chacun une fonction individuelle.
Un mot d’avertissement : bien qu’un époux doive être prêt à écouter l’autre et à lui offrir son soutien lorsqu’il le faut, il doit rester attentif et avoir soin d’éviter tout lachon hara’ dépourvu de caractère constructif. Les époux ont souvent du mal à faire la distinction et, par conséquent, ne tiennent aucun compte des lois de la chemirat halachone lorsqu’ils discutent entre eux
source l’étude quotidienne des lois du langage.

HUMILIATION
L’auteur du Sefer ‘Hareidim écrit :
Lorsqu’on m’insulte ou qu’on m’humilie en public, je me représente l’image d’une balance : sur le plateau se trouvent mes fautes ; sur l’autre, les insultes et les humiliations que je subis. Le plateau portant mes fautes s’incline dangereusement… Je préfère donc me taire et supporter la honte, en me disant que je le mérite. C’est ce que je fais toutes les fois qu’on me met dans l’embarras, par des paroles ou par des actes (Séfer ‘Hareidim 4,5)

La plupart des gens son prêts à subir une humiliation si cela peut empêcher une perte financière. On le voit bien lorsque leurs biens sont menacés par le feu ou par d’autres calamités. Ne faudrait-il pas, à plus forte raison, préférer l’humiliation afin de sauver notre âme ? Dans ce cas, le silence n’est-il pas la meilleure réaction possible ?
Source l’étude quotidienne des lois du langage.

Si cet article vous a interressé, je vous suggère de vous inscrire sur Facebook sur leur groupe ici : http://www.facebook.com/home.php#/group.php?gid=91177360133&ref=mf

One Trackback to “Chemirat halachone, halakha du Hafets ‘Haim (halakha pour la refoua)”

Laisser un commentaire